L’après-exit : ce que vivent vraiment les entrepreneurs après la vente de leur entreprise

Un projet inédit dévoile les coulisses émotionnelles et financières des cessions dans la tech française

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Sous embargo jusqu’au 19 juin matin.

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Une étude révèle l’envers du décor des exits d’entrepreneurs

La vente d’une entreprise est souvent perçue comme le Graal de l’entrepreneuriat. Pourtant, une analyse approfondie menée auprès d’une centaine d’entrepreneurs de la Tech française par Antoine Chauffrut et Antoine d’Espalungue du collectif 108 Milliards révèle une réalité plus complexe. Derrière les montants affichés se cachent des parcours marqués par le doute, le vide psychologique et l’envie de créer des projets utiles et impactants.

Des idées reçues aux vraies données : la réalité financière

Contrairement à l’image du "founder-millionnaire", la plupart des entreprises sont valorisées (au moment de la vente) entre 5 à 20 millions d’euros. Dans les faits : 40 % des fondateurs perçoivent moins de 1M€ à titre personnel. Seuls 10 % dépassent les 10M€.

Seulement 6 % trouvent un réel réconfort dans les achats plaisirs post-cession. Comme quoi, ce n’est que rarement un sujet d’argent.

Une aventure psychologique intense, rarement anticipée

Si 44 % des entrepreneurs vivent sereinement leur cession (joie, excitation), 45 % évoquent un vécu émotionnel plus rude que prévu (déception, fatigue, anxiété). Et pour beaucoup, ce n’est qu’après la vente que commence une forme de "vide identitaire" :

• 70 % ont cédé pour des raisons non business — fatigue (10 %), conflits (10 %) ou besoin de renouveau (32 %)
• 62 % parle du sentiment de vide comme principale difficulté.
• 43 % ont eu besoin d’un temps de recul (voyage, pause longue…)

Un besoin d’accompagnement émerge : 20 % font appel à un coach ou un psy, 30 % se confient à leurs proches, 32 % trouvent du soutien chez leurs pairs.

Un appel à mieux préparer l’après : conseils de fondateurs à fondateurs

Cette étude met aussi en lumière les recommandations de ceux qui sont passés par là :

• Se faire accompagner pour gérer les longs mois de processus de vente (avocat, coach, banque d'affaires) et ne désigner qu'un des associés comme responsable du sujet, pendant que les autres restent concentrés sur le développement de la société.
• Bien poser la chose, imaginer sa vie sans le projet et être en paix avec soit-même. On n'a pas deux fois une bonne idée, une startup qui marche. L'après peut être top mais il faut s'y préparer et ne pas aller trop vite dans l'investissement une fois vendu.
• Etre lucide sur les vraies raisons qui poussent à vendre.